Selma Feriani Gallery vous invite au vernissage de l’exposition ‘Ce Qui Demeure’ d'Ismail Bahri le jeudi 28 septembre 2017 à partir de 17h à Sidi Bou Saïd. Une Rencontre et discussion avec Ismaïl Bahri et Adnen Jdey à partir de 20h.
 

Jeudi 28-09-2017 18:00
Jeudi 28-09-2017 21:00

Signaler une erreur

Si, du travail d’Ismaïl Bahri, on doit saluer à la fois la singulière économie, la profonde simplicité et l’infinie délicatesse, c’est parce que son geste se recrée de l’attention en s’adonnant à l’expérimentation. Hypotheses non fingo. Ismaïl Bahri est poète, un poète du '' parti pris des choses ''. Mais peut-être, aussi, un dermatologue du visible.

 

Encore faut-il être photographe pour rendre visible la durée des choses, et vidéaste, pour capter leurs battements, dans leur syntaxe à la fois affective et perceptive.

 

On peut trouver à Ismaïl Bahri des intercesseurs, ou encore des interlocuteurs plus discrets.

 

On peut se demander lequel, des procédés filmiques de Bresson ou de Cavalier, compte le moins dans ses recherches visuelles, ou quelle opération, du clinamen de Lucrèce à la transduction de Simondon, compte le plus dans ses protocoles d’expérience.

 

L’immédiateté réfléchie de ses vidéos est intimement travaillée par des événements sensibles qui viennent affecter la membrane poreuse des choses.

 

Ce sont des gestes de médialité, mais aussi des états de champ où s’exhibe un moyen comme tel. Néanmoins, il n’y a pas d’image pure chez le vidéaste. Il n’y a que des images à l’infinitif, des surfaces d’inscription, entre apparition et disparition, où quelque chose subsiste et résiste à la réduction.

 

Le champ de l’irréductible qui s’ouvre dans Ce qui demeure, est celui d’un cache qui ne laisse rien voir, d’une feuille qui se consume lentement, ou d’un tissu qui résiste à la surexposition. La « réduction », ce maître-mot de la phénoménologie, trouve son exercice rigoureux dans le travail tout en nuances d’Ismaïl Bahri.

 

Une fois qu’on l’a fréquenté de près, son travail vidéographique peut à juste titre être considéré pour ce qu’il est : une véritable écologie du regard.

 

Adnen Jdey